Après ma visite de la Grange Le Comte à Brugny, où sont élaborés les champagnes d’Emeline et Vincent, j’ai donné ma prise de notes à ChatGPT et lui ai demandé : « Comment qualifier leur travail? » Réponse : méthodique, visionnaire, respectueux. Pas mieux ! Décidément, l’IA est impressionnante quand on lui donne les bonnes données et qu’on lui pose les bonnes questions :
- Méthodiques : Leur approche rigoureuse et structurée de la viticulture, basée sur des essais, des mesures précises et un suivi méticuleux de chaque étape du processus.
- Visionnaires : Leur capacité à envisager l'avenir de la viticulture, en intégrant des techniques modernes tout en respectant les traditions et en cherchant à restaurer les écosystèmes naturels.
- Respectueux : Leur profond respect pour la nature, leur héritage familial et les pratiques durables, se reflète dans leur manière de travailler avec la nature et de préserver l'environnement.
After my visit to Grange Le Comte in Brugny, where Emeline and Vincent's champagnes are crafted, I gave my notes to ChatGPT and asked, "How would you describe their work?" The response: methodical, visionary, respectful. Couldn't have said it better! Indeed, AI is impressive when given the right data and asked the right questions:
- Methodical: Their rigorous and structured approach to viticulture, based on trials, precise measurements, and meticulous monitoring of each step of the process.
- Visionary: Their ability to envision the future of viticulture, integrating modern techniques while respecting traditions and aiming to restore natural ecosystems.
- Respectful: Their profound respect for nature, their family heritage, and sustainable practices is reflected in their way of working with nature and preserving the environment.
version française
UNE RENCONTRE, DES HERITAGES
Ces jeunes parents se sont rencontrés pour la première fois au Lycée Viticole d’Avize. Emeline me raconte: « Nous nous sommes revus quelques années plus tard, Vincent venait de finir le master de l'OIV. C'est en échangeant avec lui que je me suis décidée à entrer également dans le cursus». L’OIV fut un socle pour leur couple et pour leurs vins. En effet, les cours du Master de l'Organisation Internationale de la Vigne sont dispensés dans plusieurs pays producteurs, une opportunité unique pour observer et comprendre les pratiques dans divers pays vitivinicoles. Vincent cite par exemple la Bolivie où il a découvert la Viti-foresterie.
VISION ET PHILOSOPHIE PARTAGEE
Travailler avec le vivant
Vincent et Emeline partagent une vision commune et une volonté de travailler avec et dans le respect de la nature. Leurs terroirs, différents et relativement éloignés, leurs personnalités fortes, les ont dirigés vers le choix de l’entraide plutôt que la mutualisation. Ainsi, chacun peut prendre ses propres décisions et développer sa propre vinification. Vincent assure cependant en grande partie le travail des vignes pour les deux exploitations. « Vincent m'a permis de faire évoluer les méthodes mises en place par mon grand-père. On discute beaucoup mais à la vigne on ne va pas se le cacher, il est beaucoup plus technique que moi ! » m’explique Emeline.
CULTURE DE L’EXPERIMENTATION ET VINS DE GARAGE
Au cours de la visite, Vincent me raconte qu'il a littéralement commencé à produire ses premiers champagnes dans le garage familial : « il n’y avait pas assez de place ! » Au frais, il disposait d’un container réfrigéré, il fut d’ailleurs le premier en Champagne à avoir l'autorisation d’utiliser ce genre de bâtiment. Cette expérience lui a permis d'apprendre immédiatement à travailler sous-bois.
Depuis ses débuts, il applique une méthode « scientifique », rigoureuse, fondée sur l'essai/erreur, mesurant, comparant et analysant avec l'aide de ses pairs, notamment sa femme Emeline et ses amis producteurs. Eux aussi, font leurs essais, échangent leurs résultats. « Il y a tellement de chose à expérimenter » me dit Vincent. L’écouter c’est entendre la passion crier « La vie est trop courte !
UN TRESOR EN 90 NUANCES
Emeline exploitent un peu plus de 8 ha. Avec environ 60 % de Meunier et 39 % de Chardonnay et 1% de Pinot noir. Vincent (comprenant les vignes de son frère) exploite environ 5 ha, principalement du Pinot noir puis du Meunier et quelques parcelles en chardonnay. Tout confondu, il y a environ 90 parcelles parfois de quelques ares seulement.
Massif de Saint-Thierry
Comme une extension au nord de la Montagne de Reims, le Massif de Saint-Thierry est un terroir vallonné et arboré. Il y a plus de 100 millions d'années, la région était sous l'influence de la Téthys occidentale, une partie de l'océan mondial de l'époque. Lorsque la mer s’est retirée, le bord de ce massif s’est transformé en une plage gigantesque et a hérité de cette période un sous-sol sableux typique.
Coteaux Sud d'Épernay
Les sols des Coteaux Sud d'Épernay, rattachés à la fameuse Côte des Blancs, sont majoritairement composés de craie. Les vignobles y sont également orientés au sud et au sud-est, ce qui permet une excellente exposition au soleil. Cette combinaison de sols crayeux et d'exposition favorable crée des conditions idéales pour la culture du Chardonnay. Pour favoriser la vie de ces sols,
PERMACULTURE EN PRATIQUE : LA REVOLUTION VITICOLE DE VINCENT
Vincent incarne une vision pionnière et naturelle de la viticulture, en appliquant des méthodes agro-écologiques précises, adaptées, homéopathiques à ses vignes.
Sélection massale
La sélection massale est une méthode traditionnelle de viticulture qui consiste à sélectionner les meilleurs pieds de vigne pour replanter le vignoble. Elle préserve la biodiversité en maintenant une diversité génétique élevée, et assure une adaptation locale en utilisant des vignes naturellement adaptées aux conditions spécifiques du terroir. Cette technique s’oppose à la sélection clonale largement répandue en Champagne.
Nourrir la vie du sol
Vincent a développé différents itinéraires pour prendre soin de la vie dans ses sols. Suivant leur composition, il apporte jusqu’à 12 tonnes/Ha de compost forestier (copeaux de bois, de fumier de bovin, de fumier de champignon et de terre de lisière de forêt). Il réalise également des semis à biomasse avec 140-200 kg de grain dans le rang sur une largeur de 20 à 32 cm. Il faut voir ses vignes au Printemps ! Entre fleurs de cerisier, fèves en inter rang et fleurs sauvages, on ne sait plus si on est dans une vigne, un champ ou un verger, c’est magnifique. » (cf. photo de l'article)
Vitiforesterie
Traditionnellement, les agronomes et les viticulteurs ont adopté une approche analytique pour comprendre les écosystèmes, en fragmentant les écosystèmes en parties scientifiques. Vincent s’appuie sur une science nouvelle, plus holistique, qui considère les écosystèmes dans leur ensemble. Pour aller au bout de sa réflexion il a été jusqu'à planter des arbres dans ses parcelles.
Taille douce et ébourgeonnage
Dans sa quête d'excellence, Vincent pratique une taille douce, réduisant de 22 à 13 le nombre d'yeux par cep. Cette approche privilégie une production limitée mais de haute qualité, permettant aux raisins de développer des arômes plus concentrés et une meilleure structure. Pour compléter sa méthode, il pratique systématiquement un ébourgeonnage. Les vignes favorisent systématiquement les bourgeons situés à l'extrémité des rameaux. Il conserve donc seulement les trois dernières liaisons des sarments de l'année précédente pour concentrer les ressources de la vigne et favoriser la maturation et la qualité des grappes.
Tressage plutôt que cisaille
Plutôt que de couper les rameaux qui dépassent des rangs en été, Vincent privilégie le tressage, qui consiste à enrouler les rameaux autour du fil de palissage. En évitant de couper l'apex, ses hormones de croissance sont mieux distribuées, assurant équilibre et vigueur à chaque pied.
Soins naturels
Enfin, en cas de besoin, Vincent intervient en utilisant des doses homéopathiques de cuivre, de miel et de préparations à base de plantes. Cette approche expérimentale, lui permet aujourd’hui de traiter les maladies de manière efficace tout en respectant l'équilibre naturel de son écosystème viticole.
UNE INNOVATION SIMPLE : L'EXCELLENCE A CHAQUE GRAIN
La qualité du raisin est primordiale pour élaborer de grands vins. Manipulation et écrasement en sont les ennemis. C’est pourquoi Vincent et Emeline ont innové poussant le soin apporté à chaque grappe à son paroxysme : Leurs vendanges sont réalisées avec des petites caissettes de maraicher, blanches, larges, elles évitent l’entassement, l'auto-pressurage et le choc du transvasage entre paniers et grosses caisses traditionnelles. Ils vendangent le matin à des températures fraîches (<25°C) et transportent les raisins en camion frigorifique.
LA NATURALITE DANS TOUTE SA SPLENDEUR
Pressurage méticuleux
Avec tout le soin qu’ils apportent pour leur vendange, Emeline et Vincent appliquent bien sûr une approche méticuleuse et précise au moment du pressurage. Les raisins ne doivent pas attendre plus de 4 heures avant d’être pressés et les jus sont fractionnés en cinq pressurages distincts de manière à pouvoir travailler chacun d’entre eux de manière. Cela leur permet par exemple, d’adapter le vieillissement et la maturation en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque fraction de jus.
Fait exceptionnel, l’intégrité des raisins est tellement bien préservée lorsqu’ils arrivent au quai de pressurage, que Vincent et Emeline parviennent carrément à éviter la phase de débourbage, les manipulations et pompages qui y sont liés. Normalement indispensable pour travailler du jus « sans dépôt », chez eux, la qualité de la vendange est telle, qu’elle rend cette étape obsolète et les jus s’écoulent directement en tonneau, prêt pour la fermentation.
Phase d'oxydation contrôlée
Technique originale, immédiatement après le pressurage, Emeline et Vincent favorisent une phase d'oxydation à l'écoulement du moût. Cette période de repos, légèrement prolongée avant la fermentation, permet de stabiliser le moût naturellement. Les arômes délicats du jus sont ainsi préservés, et les composés volatiles protégés.
La règle (Bois), l’exception (Inox) et l’expérimentation (Béton)
Chez Emeline et Vincent, les contenants sont en très grande majorité des tonneaux de 500L en chêne. Ils disposent cependant aussi de quelques cuves en inox et ils ont également fait des expérimentations sur une première cuve ronde en béton.
Plutôt que de se contenter d’un simple élevage en barrique Vincent et Emeline s’imposent de réaliser leur fermentations sous-bois. Certes, c’est plus compliqué, (ndlr : un véritable travail d’artisan), mais ils sont convaincus que laisser du vivant s’exprimer dans du vivant est une des clés qui leur permet de révéler les arômes de leur terroir sans marquer excessivement leurs vins de saveurs boisées.
Emeline précise : « Je n'aime pas le goût du bois sur mes vins. Les barriques que j'ai utilisées pour mes premières Cuvées Ephémères avaient plus de 25 ans. Cela permettait d'avoir le côté oxygénation mais pas du tout de bois. Aujourd'hui encore, je recycle les barriques de Vincent. Quand elles sont trop "vieilles" pour lui, c'est moi qui les récupère. »
Le béton s’avère être très intéressant pour que les vins s’expriment : Comme le bois, il offre une micro-oxydation, comme l’inox, par définition il ne boise pas, et l’épaisseur offre une inertie naturelle face aux changements de température très intéressante pour le vin.
Au milieu du XXe siècle, on utilisait des cuves en béton en Champagne, mais du fer y était intégré et pour éviter les problèmes d’échanges avec le vin, les cuves étaient alors rendues totalement hermétiques par une couche intérieure de céramique. L’inox a vite remplacé ces cuves : moins cher, moins fragile et avec le même effet.
Pourtant, durant leurs voyages d’études, Emeline et Vincent ont rencontré des cuves en béton partout dans le monde. Les vinificateurs soulignaient tous les mêmes intérêts et les mêmes limites : la cuve traditionnelle rectangulaire pose des problèmes de nettoyage et de développement de bactéries et champignons dans les angles.
Emeline et Vincent ont donc choisi d'expérimenter avec des cuves rondes en béton. Leur première tentative ayant été couronnée de succès, ils ont décidé de commander trois nouvelles cuves rondes en béton, convaincus de leur apport significatif dans la vinification de haute qualité. Ces nouvelles cuves permettront de poursuivre leurs expérimentations et d’affiner encore davantage leur approche unique de la viticulture.
Une obsession : Laisser faire
Les fermentations sont réalisées par des levures indigènes, sans ajout d'intrants, avec pour objectif de laisser la nature de leurs vins s’exprimer pleinement. "Laisser faire" ne signifie pas ne rien faire; au contraire, cela implique une présence constante. Emeline et Vincent vérifient et observent chaque jour le bon développement de leurs nombreuses fermentations, scrutant chaque détail au microscope. Disposant d'un grand nombre de tonneaux et produisant des vins en très petites quantités, chaque lot évolue différemment, permettant à la richesse de leur terroir de se révéler individuellement, guidée par la nature elle-même.
Ils n’interviennent finalement que 4 à 5 fois par an, d'octobre à avril, pour protéger leurs vins contre l’oxydation en évitant l’ajout de SO2 à travers un batonnage et un ouillage. Cela consiste à remuer les lies fines au fond des barriques pour utiliser leur pouvoir réducteur naturel et constamment s’assurer que les barriques sont pleines.
Pour finir, après avoir ainsi atteint un tel niveau de naturalité, ils assemblent leur champagne avec une vision finalement très bourguignonne de la Champagne : un terroir, une année, un cépage.
La philosophie de Vincent et Emeline repose sur un profond respect de la nature, incarné par une approche minimaliste mais extrêmement rigoureuse à chaque étape de vigne au vin. Cette méthode artisanale contraste fortement avec les pratiques plus interventionnistes, et il suffit de gouter leurs champagnes pour se rendre compte d’a quel point l’excellence d’un vin naît de l'harmonie entre l'homme et son terroir. Il y a une forme d’art dans leur vision, un art éphémère qu’il faut détruire pour en apprécier toutes les finesses. Chaque bouteille est unique, façonné par les éléments et la vie. En adoptant cette approche naturelle et patiente, non seulement ils produisent des champagnes d’exception mais ils illustrent aussi tout ce qu’on aime chez terre de Songes : un engagement profond envers une viticulture durable, respectueuse de l'environnement, et fidèle aux principes de l'agro-écologie. Après Domaine la Borderie, Champagne V&G Dupont, quel plaisir de pouvoir collaborer avec de tels vionnaires. Je suis convaincu qu’ils représentent, chacune à leur manière, l’avant-garde d’une nouvelle Champagne qui se dessine. Et comme toujours, si vous voulez en savoir, plus si vous voulez les rencontrer, contactez-moi, je serai ravi de vous les présenter.
English version
A MEETING OF HERITAGES
These young parents first met at the Lycée Viticole in Avize. Emeline recounts, "We met again a few years later; Vincent had just finished the OIV master. It was through talking with him that I decided to join the program as well." The OIV became a foundation for their relationship and their wines. The Master’s courses from the International Organisation of Vine and Wine are held in various wine-producing countries, offering a unique opportunity to observe and understand practices in different viticultural regions. Vincent, for example, discovered vitiforestry in Bolivia.
SHARED VISION AND PHILOSOPHY
Working with the Living
Vincent and Emeline share a common vision and a strong desire to work with and respect nature. Their terroirs, different and relatively distant, along with their strong personalities, led them to choose mutual assistance over full collaboration. This allows each to make their own decisions and develop their own winemaking processes. Vincent, however, primarily handles the vineyard work for both operations. "Vincent has helped me evolve the methods my grandfather put in place. We discuss a lot, and I won't hide it; he is much more technical than I am!" explains Emeline.
CULTURE OF EXPERIMENTATION AND GARAGE WINES
During the visit, Vincent tells me he literally started producing his first champagnes in the family garage: "There wasn’t enough space!" He had a refrigerated container, becoming the first in Champagne to get authorization to use such a building. This experience immediately taught him how to work with wood. Since his beginnings, he has applied a "scientific" method, rigorous, based on trial and error, measuring, comparing, and analyzing with the help of his peers, including his wife Emeline and his producer friends. They too conduct experiments and share their results. "There’s so much to experiment with," Vincent says. Listening to him is hearing passion scream, "Life is too short!"
A TREASURE IN 90 SHADES
Emeline cultivates a little over 8 hectares, with about 60% Meunier, 39% Chardonnay, and 1% Pinot Noir. Vincent, including his brother's vines, manages around 5 hectares, primarily Pinot Noir, then Meunier, and some Chardonnay parcels. Combined, they have about 90 plots, some as small as a few ares.
Massif de Saint-Thierry
As an extension to the north of the Montagne de Reims, the Massif de Saint-Thierry is a hilly and wooded terroir. Over 100 million years ago, the region was under the influence of the western Tethys, part of the global ocean of that time. When the sea receded, the edge of this massif transformed into a giant beach, inheriting a typical sandy subsoil from that period.
Coteaux Sud d'Épernay
The soils of the Coteaux Sud d'Épernay, attached to the famous Côte des Blancs, are predominantly chalky. The vineyards are also oriented south and southeast, allowing for excellent sun exposure. This combination of chalky soils and favorable exposure creates ideal conditions for growing Chardonnay.
PERMACULTURE IN PRACTICE: VINCENT'S VITICULTURAL REVOLUTION
Vincent embodies a pioneering and natural vision of viticulture, applying precise, adapted, homoeopathic agro-ecological methods to his vines.
Mass Selection
Mass selection is a traditional viticulture method that involves selecting the best vines to replant the vineyard. It preserves biodiversity by maintaining high genetic diversity and ensures local adaptation using vines naturally suited to the specific conditions of the terroir. This technique contrasts with the widely used clonal selection in Champagne.
Nourishing the Soil
Vincent has developed different methods to care for the soil life. Depending on the soil composition, he applies up to 12 tons per hectare of forest compost (wood chips, cow manure, mushroom manure, and forest edge soil). He also performs biomass sowing with 140-200 kg of grain in the row over a width of 20 to 32 cm. In spring, his vineyards bloom with cherry blossoms, fava beans between rows, and wildflowers, making it difficult to distinguish between a vineyard, a field, or an orchard—it’s magnificent.
Vitiforestry
Traditionally, agronomists and viticulturists have used an analytical approach to understand ecosystems, breaking them into scientific parts. Vincent relies on a new, more holistic science that considers ecosystems as a whole.
Gentle Pruning and Debudding
In his quest for excellence, Vincent practices gentle pruning, reducing the number of buds per vine from 22 to 13. This approach favors a limited but high-quality production, allowing the grapes to develop more concentrated aromas and better structure. He also systematically practices debudding, keeping only the last three nodes on the previous year’s canes to concentrate the vine’s resources and enhance the ripening and quality of the clusters.
Tying Instead of Pruning
Rather than cutting the shoots that extend beyond the rows in summer, Vincent prefers tying them around the trellis wire. By avoiding cutting the apex, the growth hormones are better distributed, ensuring balance and vigor in each vine.
Natural Care
Finally, when needed, Vincent uses homoeopathic doses of copper, honey, and plant-based preparations. This experimental approach allows him to effectively treat diseases while respecting the natural balance of his vineyard ecosystem.
SIMPLE INNOVATION: EXCELLENCE IN EVERY BERRY
The quality of the grape is paramount to making great wines. Handling and crushing are its enemies. Vincent and Emeline have innovated by taking meticulous care of each bunch: their harvests are done with small, wide, white crates that prevent stacking, self-pressing, and the shock of transferring between traditional baskets and large crates. They harvest in the morning at cool temperatures (<25°C) and transport the grapes in refrigerated trucks.
NATURALNESS IN ALL ITS SPLENDOR
Meticulous Pressing
With all the care they put into harvesting, Emeline and Vincent, of course, apply a meticulous and precise approach to pressing. The grapes must not wait more than 4 hours before being pressed, and the juices are divided into five distinct pressings to optimally handle each one. This allows them to adapt aging and maturation according to the specific characteristics of each juice fraction.
Exceptionally, the integrity of the grapes is so well preserved when they arrive at the pressing dock that Vincent and Emeline can completely avoid the debourbage phase and the related handling and pumping. Normally essential for working with "clean" juice, the quality of their harvest makes this step obsolete, and the juices flow directly into barrels, ready for fermentation.
Controlled Oxidation Phase
As an original technique, immediately after pressing, Emeline and Vincent favor an oxidation phase as the must flows. This resting period, slightly prolonged before fermentation, naturally stabilizes the must. This preserves the delicate aromas of the juice and protects the volatile compounds.
The Rule (Wood), the Exception (Stainless Steel), and Experimentation (Concrete)
At Emeline and Vincent’s, the containers are predominantly 500L oak barrels. They also have a few stainless steel tanks and have experimented with their first round concrete tank.
Rather than settling for simple barrel aging, Vincent and Emeline insist on fermenting in wood. Although more complicated (a true artisan’s work), they are convinced that allowing life to express itself within life is key to revealing the aromas of their terroir without excessively marking their wines with woody flavors.
Emeline notes, "I don't like the taste of wood in my wines. The barrels I used for my first Cuvées Ephémères were over 25 years old. This allowed for oxygenation without the wood flavor. Today, I still recycle Vincent’s barrels. When they’re too 'old' for him, I take them."
Concrete has proven to be very interesting for wine expression: like wood, it offers micro-oxidation; like stainless steel, it doesn't impart any flavor, and its thickness provides natural thermal inertia that is very interesting for wine.
In the mid-20th century, concrete tanks were used in Champagne, but iron was integrated, and to avoid issues with wine interaction, the tanks were made completely airtight with an internal ceramic layer. Stainless steel soon replaced these tanks: cheaper, less fragile, and with the same effect.
However, during their study trips, Emeline and Vincent encountered concrete tanks worldwide. Winemakers highlighted the same benefits and limitations: traditional rectangular tanks pose cleaning issues and develop bacteria and fungi in the corners.
Emeline and Vincent chose to experiment with round concrete tanks. Their first attempt was successful, so they decided to order three new round concrete tanks, convinced of their significant contribution to high-quality winemaking. These new tanks will allow them to continue their experiments and further refine their unique approach to viticulture.
AN OBSESSION: LETTING NATURE TAKE ITS COURSE
The fermentations are carried out by indigenous yeasts, without adding any inputs, with the goal of letting the natural character of their wines fully express itself. "Letting nature take its course" doesn’t mean doing nothing; on the contrary, it involves constant presence. Emeline and Vincent check and observe the development of their many fermentations daily, scrutinizing each detail under the microscope. With a large number of barrels and producing wines in very small quantities, each batch evolves differently, allowing the richness of their terroir to reveal itself individually, guided by nature.
They only intervene 4 to 5 times a year, from October to April, to protect their wines against oxidation without adding SO2 through bâtonnage and topping. This involves stirring the fine lees at the bottom of the barrels to use their natural reductive power and constantly ensuring the barrels are full.
Finally, after reaching such a high level of naturalness, they blend their champagne with a vision very much like that of Burgundy: one terroir, one year, one grape variety.
The philosophy of Vincent and Emeline is based on a profound respect for nature, embodied by a minimalist yet extremely rigorous approach at every stage from vine to wine. This artisanal method contrasts sharply with more interventionist practices, and tasting their champagnes makes it clear how the excellence of a wine is born from the harmony between man and terroir. Their vision is an ephemeral art that must be experienced to appreciate its subtleties. Each bottle is unique, shaped by the elements and life itself.
By adopting this natural and patient approach, they not only produce exceptional champagnes but also illustrate the core values of Terre de Songes: a deep commitment to sustainable viticulture, respect for the environment, and adherence to agro-ecological principles. After Domaine la Borderie and Champagne V&G Dupont, it is a pleasure to collaborate with such visionaries. I am convinced they represent, each in their own way, the vanguard of a new Champagne era. As always, if you want to know more or meet them, contact me—I will be delighted to introduce you.